Chasse en france : quelques chiffres effarants
Dans la nouvelle optique du site qui est de parler de la nature au-delà d'un simple partage de photos, je voulais parler d'un sujet qui me tient à cœur depuis très longtemps, comme nombre de véritables amoureux de la nature qui se sentent impuissants. Pas de débat pour dire qui a tort ou raison, mais des chiffres et également quelques pratiques qui éclaireront, je l'espère, un peu plus ceux qui ne savent pas quoi en penser.


Avant toute chose, je tiens à préciser que je n'ai rien contre la chasse en tant que telle, c'est la pratique française déraisonnée, ignorante et parfois ignoble ainsi que les actes barbares et les paroles scandaleuses envers leurs opposants que je condamne (je précise aussi que l'ignorance et certains actes répréhensibles se retrouvent aussi chez les défenseurs de la nature, merci de se documenter et de ne pas agir de façon irréfléchie, cela ne fait que donner des arguments supplémentaires au lobby de la chasse).


Tout d'abord, la situation actuelle expliquée en détails dans cette analyse comparative des espèces chassées en Europe datant de 2018.

Quelques chiffres clés à retenir :

- 66 espèces chassables (*) en France quand la moyenne européenne est de 39

- 63 espèces chassées (*) en France quand la moyenne européenne est de 24 et presque le double du plus proche poursuivant qu'est l'Espagne. En termes de pourcentage, la France se retrouve évidemment en tête avec 95% d'espèces chassables effectivement chassées quand la moyenne européenne est de 51%. Point important à souligner, la richesse aviaire n'en est pas la raison, bien au contraire (plus d'informations dans le document).

- 19 espèces menacées (*) chassées en France quand la moyenne européenne est de 5. Et quand l'on voit que des espèces dont les effectifs ont beaucoup diminués depuis 30 ans ne figurent toujours pas officiellement dans les espèces menacées, on peut se poser des questions sur le nombre d'espèces réellement en danger qui sont également chassées.


(*) Ces chiffres datent de 2018, ils fluctuent très légèrement selon les arrêtés temporaires. En 2022, le nombre d'espèces chassées est de 64 (+1), et le nombre d'espèces menacées chassées est de 20 (+1).


3 autres chiffres qui ne figurent pas dans ce document :

- 30 millions d'animaux tués chaque saison et 5 millions de blessés (chiffre obtenu auprès de la Fondation Brigitte Bardot)

- 9 mois : la durée d'une saison de chasse, la plus longue d'Europe

- 7 : le nombre de jours par semaine où la chasse est autorisée, cas unique en Europe


Qu'est-ce que ces chiffres veulent dire ? Ils démontrent la toute-puissance du lobby de la chasse en France, malgré ses plaintes incessantes. Aucun parti politique ne veut prendre le risque de perdre entre 3 et 5 millions d'électeurs (chasseurs actifs et partisans ayant ou ayant eu un permis de chasse). Alors même que la France ne cesse de promouvoir l'Europe, ces chiffres prouvent qu'elle ne suit pas ses directives en terme de protection de la nature (et la chasse est loin d'être la seule des directives environnementales qu'elle ne respecte pas). Et surtout, alors que le gouvernement n'a cessé de promouvoir agressivement la science pendant la crise de la COVID, elle l'ignore cette fois totalement malgré tous les rapports incriminant notamment la destruction d'espèces en danger et de la biodiversité en général. Sans compter les nombreux autres griefs environnementaux qui auraient mis un terme à n'importe quelle autre activité, comme la pollution au plomb ou le lâcher d'espèces exotiques (daims, cerfs sika...) pouvant provoquer des hybridations avec les indigènes.


En dehors des chiffres, voici quelques pratiques de chasse à connaître (attention, les liens montrent des images choquantes) :

- Le gibier d'élevage relâché en très grande quantité dans la nature ou en enclos, avec des conditions d'élevage atroces et une chasse qui se transforme en véritable jeu de torture. A l'heure où l'on parle enfin du bien-être animal, certains auto-désignés "amoureux de la nature et premiers écologistes de France" montrent leur vraie nature.

- Les pièges censés être utilisés uniquement pour capturer et tuer les "nuisibles" qui ne se limitent évidemment pas à ces espèces.

- Et comment ne pas citer toutes les pratiques archaïques comme la chasse à la glu, au filet ou à la tenderie, officiellement interdites mais tolérées pour la préservation de nos chères traditions françaises. Si vous ne connaissez pas, je vous laisse chercher par vous-même...


Pour conclure, on peut se demander pourquoi les associations de défense de l'environnement agissent à peine plus que l'Etat ? La réponse est simple, leur financement dépend en grande partie des subventions de l'Etat, elles savent donc ce qu'elles risquent si elles osent s'opposer plus vigoureusement à leur cher électorat. Des petites associations et de véritables amoureux de la nature tentent d'agir, mais les persécutions morales et physiques qu'elles subissent impunément au quotidien par de véritables barbares en dissuaderaient plus d'un. Heureusement, certaines personnes s'accrochent encore pour dénoncer ces pratiques d'un autre temps, un grand merci à elles.