Cette femelle grive draine a choisi comme emplacement pour son nid une jardinère de bégonias située à 1,50 m du sol à côté d'un bassin. J'ai beaucoup hésité à la laisser continuer car je passe très souvent à moins de 2 mètres de l'arche où est posée la jardinière, et j'avais peur qu'elle finisse par abandonner sa nichée à cause du dérangement. J'ai finalement décidé de la laisser continuer en lui faisant bien comprendre qu'elle serait souvent dérangée en marquant bien ma présence.
Je n'ai donc pas hésité à me montrer pendant le temps de la construction en prenant des photos pour qu'elle s'habitue à moi. Je ne suis pas resté longtemps à chaque fois, mais je suis venu régulièrement sans qu'elle ne se soucie de moi, continuant son nid comme si de rien n'était. J'en ai profité pour installer un escabeau un peu plus loin en prévision des prochaines prises de vue pour ne pas la perturber une fois installée.
Pendant toute la période de couvaison (oeufs et petits), jamais elle ne s'envolera à mon passage, se contentant de me regarder, même à 2 mètres d'elle. Après la couvaison, je minimiserais mes passages, car je comprendrais vite que ma présence la gêne tout de même lors des nourrissages (chose qui ne s'était pourtant pas passée lors de ses précédentes nichées).
Tout du long, le couple s'est parfaitement adapté et la nichée est allée au terme, avec un seul petit qui ne survivra pas à cause des conditions météo déplorables.
C'est le genre de moment magique qui prouve que l'homme et la vie sauvage peuvent parfaitement cohabiter, et cela sans fournir d'efforts insurmontables, juste avec respect. La vie sauvage montre régulièrement qu'elle peut s'adapter à nous et qu'elle y tire même de l'intêret, comme ici, en la protégeant des prédateurs.